Rapport d'activité 1996-1997  

laboratoire d'annecy-le-vieux de physique des particules 

 
 
Le programme neutrino
 
 

Depuis la découverte des neutrinos, l'existence d'une masse non nulle pour ces particules a suscité un intérêt toujours grandissant. De telles masses associées à des transitions entre les différentes saveurs de neutrinos (qui doivent en général les accompagner) seraient un signe de Grande Unification. Dans l'approche théorique actuelle du Modèle Standard, elles seraient reliées à l'échelle d'énergie intermédiaire, entre l'échelle de brisure de symétrie électrofaible et l'échelle de Planck, où interviendrait la nouvelle physique. Par des mesures à des énergies présentement disponibles, les neutrinos peuvent donc faire progresser les théories de Grande Unification. L'intérêt pour la masse de neutrinos est aussi un intérêt cosmologique : le neutrino est le seul candidat pour la matière cachée chaude dont l'existence ne soit pas hypothétique. L'observation du phénomène d'oscillations des neutrinos permet de déceler expérimentalement à la fois des transitions de saveur et des masses non-nulles parmi les neutrinos.

Le LAPP s'est engagé dans ce type de recherches en participant dès 1980 à des expériences auprès de la centrale nucléaire du Bugey, mesurant la disparition des . A partir de 1993, ce type de recherches s'est poursuivi auprès du réacteur de Chooz, à plus grande distance de la source de neutrinos.

Depuis 1991, le laboratoire est engagé dans les recherches d'oscillations de neutrinos auprès des accélérateurs du CERN par sa participation à l'expérience NOMAD. Cette expérience est motivée par l'espoir que le  (le plus lourd dans la hiérarchie de masse supposée des neutrinos) aurait une masse ìcosmologiqueî de quelques electrons-volts ce qui conduirait à des oscillations avec apparition de  dans le faisceau  du CERN.