Tempete sur l'Enseignement Superieur et la Recherche

Pour mieux comprendre les evenements qui ont secoue le monde de l'enseignement superieur et de la recherche en 2009, voici quelques liens utiles et quelques informations sous forme chronologique. Cette page n'a pas l'ambition de fournir un expose exhaustif des evenements. Elle ne fournit qu'un rapide apercu des evenements et a pour ambition d'offrir a chacun la possibilite de se connecter facilement vers des sites web plus informes, permettant de mieux comprendre le grand changement de 2009.
Introduction et resume ... Liens utiles ... Historique des evenements de 2009

Introduction

En 2003, plusieurs decisions gouvernementales (amputations budgetaires brutales, gel des postes universitaires et 550 recrutements en moins dans les organismes de recherche) ont cree une forte mobilisation des chercheurs et abouti a la creation de SLR (Sauvons la Recherche) puis des Etats Generaux de la Recherche en Octobre 2004. Claudie Haignere etait alors ministre de l'Enseignement Superieur et de la Recherche (juin 2002 a mars 2004) dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. La suite fut une serie de decisions gouvernementales (Pacte pour la Recherche, creation de l'ANR et de l'AERES) qui ne tenaient aucun compte des propositions issues de ces Etats Generaux de la Recherche.

En Aout 2007, la loi LRU de la nouvelle ministre Valerie Pecresse est votee malgre l'opposition du monde universitaire. Le 26 Novembre 2008, le Conseil d'Administration du CNRS se tient au siege de l'ANR sous protection de nombreux CRS. Decembre 2008: un article de Paul Jorion, en reponse a J. Attali, decrit de facon tres claire le monde sauvage economique et financier dans lequel nous vivons et eclaire certains aspects des causes de la crise de l'enseignement superieur et de la recherche. En decembre 2008 toujours, les mouvements de protestations s'amplifient suite au rapport Godet sur les Sciences de la Vie tandis que se preparent les decrets d'application qui accompagnent la LRU. Il devient de plus en plus manifeste que, comme pour d'autres services publics (hopitaux, ecoles), l'enseignement superieur et la recherche sont sur la voie d'une profonde reforme afin de se conformer au moule managerial et concurrentiel du "libre marche europeen de la connaissance" (culture du resultat, gestionarisation des universites, demantelement du CNRS...)

Le 22 janvier 2009, un discours de Nicolas Sarkozy va finalement mettre le feu aux poudres et faire entrer dans le jeu nombres de chercheurs qui auparavant etaient restes sereins ou indifferents. Peu a peu, la contestation s'organise. Des comites nationaux, sites web, manifestations ou occupations de locaux montrent la determination des opposants aux reformes dont un des principaux slogan est "L'universite n'est pas une entreprise, le savoir n'est pas une marchandise".

Depuis le debut des evenements, la ministre de l'Enseignement Superieur et de la Recherche, Valerie Pecresse, discute avec la CPU et les syndicats mais ignore totalement les comites ou associations comme SLR, SLU. Elle oppose une fin de non-recevoir a toutes les demandes issues de ces mouvements de protestation venus de tous les coins de France, generant ainsi leur durcissement. Cette tempete sur l'Enseignement Superieur et la Recherche se joue dans le contexte europeen du processus de Bologne, en marche depuis 1999, et dans le contexte d'une crise mondiale financiere puis economique, commencee en 2007 avec la crise des subprime et devenue en 2009 le sujet le plus preoccupant des gouvernements europeens. Cette crise montre le vrai visage d'une financiarisation a outrance et d'une politique uniquement basee sur le libre marche et la concurrence qui enterinerait une societe basee sur des inegalites croissantes et la predominance des reseaux et sur les competences reelles.

Finalement, la LRU est appliquee peu a peu par toutes les universites. Les mouvements de protestation, a force de ne pas etre entendu, s'eteignent mais continuent leur chemin discretement au travers d'implications dana la vie politique ou dans des structures associatives qui perdurent en tant que contre-pouvoir salutaire. Apres l'election de Francois Hollande en 2012, la LRU n'est pas remise en cause, l'ANR est renforcee malgre toutes les critiques dont il fait l'objet, l'AERES est remplace par le HCERES, les budgets et les embauches des laboratoires continuent de chuter, certaines universites sont budgetairement dans le rouge, des structures comme les PRES puis les COMUE ou les financements par Idex ou Labex continuent la complexification du paysage de la recherche et des universites, la concurrence effrenee, la communication au lieu de la diffusion de la culture scientifique, l'evaluation par la production de publications scientifiques, la notion de visibilite internationale, le regroupement en grands poles universitaires, la tendance a orienter la recherche vers l'innovation et le developpement economique: tout cela continue a faire des ravages et a tarir la creativite et la motivation de ceux qui se sont engages autrefois dans la recherche fondamentale avec un regard de petit garcon (ou de petite fille) curieux de tout et pensant etre libres de creer.

Quelques liens utiles

Historique des evenements

On peut arbitrairement faire remonter les evenements a la mise en place de la LOLF (2001) ou au combat des chercheurs pour definir eux-memes les reformes de la recherche au travers d'Etats Generaux (Octobre 2004) ou a la mise en place acceleree de la LRU (Aout 2007). Mais les mouvements de protestations se sont considerablement amplifies suite au discours du president de la Republique, Nicolas Sarkozy, le 22 janvier 2009, qui fut recu comme une veritable insulte par les chercheurs et enseignants-chercheurs.
Vous trouverez ci-dessous, quelques evenements (locaux ou nationaux) par ordre chronologique: